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(Created page with "{{HPB-CW-header | item title = Idées Incorrectes sur les Doctrines des Théosophes | item author = Blavatsky H.P. | volume = 2 | pages = 3-13 | publicati...") |
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Il se trompe, d’abord—selon nous—lorsque, croyant corriger nos idées, et ayant, un moment avant, traité sur les «âmes incarnées» (p. 291), il parle (p. 292) d’un «médiateur plastique et inconscient, ou le fluide périsprital qui sert d’enveloppe à l’esprit». Il pense donc que l’esprit et l’âme sont identiques, ou que le premier puisse être incarné ainsi que l’âme? Étrange erreur à nos yeux! Et si ce médiateur plastique est «inconscient» selon l’auteur, dans ce cas, l’âme aussi, qu’il croit immortelle, et même l’esprit doivent l’être, car, plus loin, nous le trouvons, établissant la même identité entre l’esprit et l’âme. «L’âme isolée est pour nous le périsprit», dit-il. Nous demanderions, d’abord, comment il se peut que quelque chose «d’inconscient»—donc, d’irresponsable—puisse, dans la vie future, être, soit récompensé, soit puni, pour des actes commis durant un état d’inconscience? Ensuite, vers la fin de l’article, l’auteur nous apprend que chez l’être imparfait, le troisième élément ou {{Page aside|5}} l’Esprit, peut non s’annihiler, mais perdre pour un temps indéfini la conscience de sa grandeur et s’abaisser au niveau de la brute! Ici—nous ne comprenons plus du tout! Nous ne savons si ces idées sont personnelles à l’auteur ou bien l’expression de la doctrine des spirites orthodoxes en général. <ref>Il n’y a pas de spirites orthodoxes, mais de simples chercheurs, des investigateurs qui acceptent toute vérité démontrée [Editor].</ref> N’importe, pour nous, elles sont monstrueuses et incompréhensibles. Comment l’esprit, la suprême essence primordiale, la monade incréée et éternelle, l’étincelle directe du «Soleil central» des kabalistes, n’est plus qu’un troisième élément, aussi faillible que le périsprit? Il peut, ainsi que l’âme vitale—affligée, elle, d’une inconscience chronique, à ce qu’il paraît—devenir inconscient aussi, ne fût-ce que temporairement? L’Esprit immortel «s’abaisser au niveau d’une brute»? Allons donc! L’auteur ne peut avoir eu la moindre idée sur nos doctrines; ou il ignore ce que nous appelons «Esprit», car pour lui, l’Esprit et l’âme sont synonymes—ou bien, il est encore plus inconoclaste que nous. Nous nous empressons de répudier ces idées. Jamais nous n’avons professé rien de semblable. | Il se trompe, d’abord—selon nous—lorsque, croyant corriger nos idées, et ayant, un moment avant, traité sur les «âmes incarnées» (p. 291), il parle (p. 292) d’un «médiateur plastique et inconscient, ou le fluide périsprital qui sert d’enveloppe à l’esprit». Il pense donc que l’esprit et l’âme sont identiques, ou que le premier puisse être incarné ainsi que l’âme? Étrange erreur à nos yeux! Et si ce médiateur plastique est «inconscient» selon l’auteur, dans ce cas, l’âme aussi, qu’il croit immortelle, et même l’esprit doivent l’être, car, plus loin, nous le trouvons, établissant la même identité entre l’esprit et l’âme. «L’âme isolée est pour nous le périsprit», dit-il. Nous demanderions, d’abord, comment il se peut que quelque chose «d’inconscient»—donc, d’irresponsable—puisse, dans la vie future, être, soit récompensé, soit puni, pour des actes commis durant un état d’inconscience? Ensuite, vers la fin de l’article, l’auteur nous apprend que chez l’être imparfait, le troisième élément ou {{Page aside|5}} l’Esprit, peut non s’annihiler, mais perdre pour un temps indéfini la conscience de sa grandeur et s’abaisser au niveau de la brute! Ici—nous ne comprenons plus du tout! Nous ne savons si ces idées sont personnelles à l’auteur ou bien l’expression de la doctrine des spirites orthodoxes en général. <ref>Il n’y a pas de spirites orthodoxes, mais de simples chercheurs, des investigateurs qui acceptent toute vérité démontrée [Editor].</ref> N’importe, pour nous, elles sont monstrueuses et incompréhensibles. Comment l’esprit, la suprême essence primordiale, la monade incréée et éternelle, l’étincelle directe du «Soleil central» des kabalistes, n’est plus qu’un troisième élément, aussi faillible que le périsprit? Il peut, ainsi que l’âme vitale—affligée, elle, d’une inconscience chronique, à ce qu’il paraît—devenir inconscient aussi, ne fût-ce que temporairement? L’Esprit immortel «s’abaisser au niveau d’une brute»? Allons donc! L’auteur ne peut avoir eu la moindre idée sur nos doctrines; ou il ignore ce que nous appelons «Esprit», car pour lui, l’Esprit et l’âme sont synonymes—ou bien, il est encore plus inconoclaste que nous. Nous nous empressons de répudier ces idées. Jamais nous n’avons professé rien de semblable. | ||
On nous cite Platon, et on oublie en même temps ce que Platon enseignait. Selon le «divin» philosophe l’âme est binaire; elle est composée de deux parties constituantes primitives, l’une—mortelle, et l’autre éternelle; la première, façonnée par les dieux créés (les forces créatrices et intelligentes de la nature), l’autre—une émanation de l’Esprit suprême. Il nous dit que l’âme mortelle en prenant possession de son corps devient «irrationelle»; mais entre la déraison et l’inconscience il y a une différence profonde. Platon, enfin, n’a jamais confondu le périsprit, avec l’âme ni l’esprit. En commun, avec tous les autres philosophes, il ne l’appelait ni le nous ni | On nous cite Platon, et on oublie en même temps ce que Platon enseignait. Selon le «divin» philosophe l’âme est binaire; elle est composée de deux parties constituantes primitives, l’une—mortelle, et l’autre éternelle; la première, façonnée par les dieux créés (les forces créatrices et intelligentes de la nature), l’autre—une émanation de l’Esprit suprême. Il nous dit que l’âme mortelle en prenant possession de son corps devient «irrationelle»; mais entre la déraison et l’inconscience il y a une différence profonde. Platon, enfin, n’a jamais confondu le périsprit, avec l’âme ni l’esprit. En commun, avec tous les autres philosophes, il ne l’appelait ni le nous ni <big>Ψυχή</big>, mais lui donnait le nom d’<big>εἴδωλογ</big>, quelque fois celui d’imago ou de simulacrum. | ||
Essayons cependant, de rétablir un peu d’ordre dans ce désordre. Donnons à toute chose son vrai non, et établissons exactement la différence entre les opinions de notre érudit {{Page aside|6}} critique et les nôtres. Pour tous ceux qui ont étudié les philosophes grecs, il est évident que l'auteur confond les termes. Sa question (p. 292) «la séparation de l'espirt, | Essayons cependant, de rétablir un peu d’ordre dans ce désordre. Donnons à toute chose son vrai non, et établissons exactement la différence entre les opinions de notre érudit {{Page aside|6}} critique et les nôtres. Pour tous ceux qui ont étudié les philosophes grecs, il est évident que l'auteur confond les termes. Sa question (p. 292) «la séparation de l'espirt, <big>Ψυχή</big>, avec l'âme, nous ou périsprit . . . peut-elle être jamais cause d'une complète destruction . . . » nous fournit la clef du mésentendu. Il traduit les mots «espirt» et «âme» simplement vice versa. | ||
Nous ne savons si les Grecs modernes traduisent ces deux substantifs ainsi, mais nous sommes à même de prouver qu'aucun des anciens philosophes, ne les ont jamais définis de cette manière. Nous nous permettons de ne citer que deux noms, mais ceux-si suffiront. Notre autorité païenne est ––Plutarque; notre autorité chrétienne,––ni plus, ni maoins que saint Jacques, «le frère du Seigneur». Plutarque traitant sur l'âme nous dit que, tandis, que | Nous ne savons si les Grecs modernes traduisent ces deux substantifs ainsi, mais nous sommes à même de prouver qu'aucun des anciens philosophes, ne les ont jamais définis de cette manière. Nous nous permettons de ne citer que deux noms, mais ceux-si suffiront. Notre autorité païenne est ––Plutarque; notre autorité chrétienne,––ni plus, ni maoins que saint Jacques, «le frère du Seigneur». Plutarque traitant sur l'âme nous dit que, tandis, que <big>Ψυχή</big> est emprisonnée dans le corps, le nous ou l'intelligence divine plane audessus des mortels, en versant sur sa tête un rayon qui s'illumine plus ou moins, selon le mérite personnel de l'homme; il ajoute que le nous ne descend jamais, mais reste stationnaire. Saint Jacques est plus explicite encore. Parlant de la sagesse d'ici-bas (vide texte grec, Èpître générale, ch. iii, 15), il la traite de «terrestre, sensuelle, psychique . .», ce dernier adjectif étant traduit dans les textes anglais par le mot «diabolique». Et il ajoute (iii, 17), que ce n'est que la sagresse d'en haut qui soit divine et «noétque» (adj. Du sub.nous). Donc l élément psychique ne semble jamais avoir été en odeur de sainteté, ni avec les saints du christianisme, ni avec les philosophes du paganisme. Puisque saint Jacques traite <big>Ψυχή</big> de diabolique, et Platon en fait quelque chose d'irrationnel, peut-elle être immortelle per se? | ||
Qu'on nous permette une comparaison, la meilleure que nous puissions trouver entre le concret et l'abstrait; entre ce que notre critique appelle «la triple hypostase», et nous «la tetraktys». Nous comparerions done ce quaternaire philosophique, composé du corps, du périsprit, de l'âme et de l'esprit––à l'éther––si bien pressenti par la science, jamais défine––et, ses corrélations subséquentes, L'éther nous repreésentera l'esprit; la vapeur morte qui s'y formera––l'âme; {{Page aside|7}} l'eau––le périsprit; la glace––le corps. La glace dégèle et perd pour toujours sa forme; l'eau s'évapore et se disperse dans l'espace; la vapeur, se débarrassant de ses particules grossières, atteint enfin cet état où la science ne peut plus la suivre. Purifiée de ses dernières souillures, elle s’absorbe tout entiére dans sa cause première, et devient cause à son tour. Excepté le nous immortel––l’âme, le périsprit et le corps, ayant été tous créés, et eu un commencement, ils doivent avoir tous une fin. | Qu'on nous permette une comparaison, la meilleure que nous puissions trouver entre le concret et l'abstrait; entre ce que notre critique appelle «la triple hypostase», et nous «la tetraktys». Nous comparerions done ce quaternaire philosophique, composé du corps, du périsprit, de l'âme et de l'esprit––à l'éther––si bien pressenti par la science, jamais défine––et, ses corrélations subséquentes, L'éther nous repreésentera l'esprit; la vapeur morte qui s'y formera––l'âme; {{Page aside|7}} l'eau––le périsprit; la glace––le corps. La glace dégèle et perd pour toujours sa forme; l'eau s'évapore et se disperse dans l'espace; la vapeur, se débarrassant de ses particules grossières, atteint enfin cet état où la science ne peut plus la suivre. Purifiée de ses dernières souillures, elle s’absorbe tout entiére dans sa cause première, et devient cause à son tour. Excepté le nous immortel––l’âme, le périsprit et le corps, ayant été tous créés, et eu un commencement, ils doivent avoir tous une fin. |